Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/908

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
141
MONROSE


Georges avait fait l’Anglais à trente-six carats. Ne faut-il pas que ces messieurs d’outre-Manche étalent à tous propos d’admirables sentiments, même lorsqu’il ne s’agit que de faire contre fortune bon cœur ? On aura remarqué sans doute qu’à travers tout le pathos de sir Georges, son vainqueur n’avait pas daigné se mettre en frais. Cependant avait-il un moins beau rôle ? Mais Monrose n’est point charlatan, et ses procédés portaient avec eux leur éloge.

Cependant, à peine notre héros avait-il joui du transport joyeux que son retour causait à tout l’hôtel, qu’il prit à la hâte une tasse de chocolat, tout en me faisant le détail de sa scène claustrale ; puis il courut chez milady Sidney, qu’il était si important d’instruire de tout ce qui venait de se passer. Plus de concurrence avec sir Georges ; par conséquent, les dispositions de milord Sidney, relativement à sa nièce, tout à fait nulles, et plus de nécessité de tenir cette aimable fille exilée. Je restais, moi, tête à tête avec Senneville. Ces messieurs avaient déjeuné près de mon lit : j’y étais encore. J’avoue que la petite mine du marin m’avait plu dès la veille : ce n’était pas non plus impunément que ce jeune connaisseur m’avait admirée. Si cette histoire était la mienne propre, je pourrais ici,