alentours ont qualifié ma franchise. Je ne voudrais
pas être un tyran. Celui qui s’est conduit
comme vous venez de le faire, doit également
être absous dans mon esprit des vices de César[1],
quand il prouve qu’il en a le courage
et la générosité… — Sir Georges, se hâta de dire
Senneville, qui déjà voyait Monrose rougir de
colère, c’est à moi de vous prouver l’inconséquence
de cette dernière phrase. Je veux qu’avant
huit jours vous vous repentiez de l’avoir
dite… Sachez, en attendant, que M. le chevalier
n’en peut être insulté. — Sir Georges l’insulter,
et dans quel moment ! Ah ! loin de mon cœur
une telle bassesse !… Monsieur (prenant la main
de Monrose et la secouant), je ne répondrai pas
de jamais vous aimer, mais comptez pour la vie
sur plus d’estime encore que je ne vous dois de reconnaissance.
Adieu, Senneville ; il n’aurait pas
fallu me tromper : vous avez abusé de mon
idée. Vous avez été trop habile à mes dépens,
et vous risquiez de me compromettre… Si jamais
j’ai des affaires, ce ne sera pas vous qui m’y
servirez de témoin. » À ces mots, il s’élance sur
son cheval et part à toute bride.
- ↑ Allusion au mot de ce certain censeur qui disait publiquement que César était le mari de toutes les femmes et la femme de tous les maris.