Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/906

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
139
MONROSE


alentours ont qualifié ma franchise. Je ne voudrais pas être un tyran. Celui qui s’est conduit comme vous venez de le faire, doit également être absous dans mon esprit des vices de César[1], quand il prouve qu’il en a le courage et la générosité… — Sir Georges, se hâta de dire Senneville, qui déjà voyait Monrose rougir de colère, c’est à moi de vous prouver l’inconséquence de cette dernière phrase. Je veux qu’avant huit jours vous vous repentiez de l’avoir dite… Sachez, en attendant, que M. le chevalier n’en peut être insulté. — Sir Georges l’insulter, et dans quel moment ! Ah ! loin de mon cœur une telle bassesse !… Monsieur (prenant la main de Monrose et la secouant), je ne répondrai pas de jamais vous aimer, mais comptez pour la vie sur plus d’estime encore que je ne vous dois de reconnaissance. Adieu, Senneville ; il n’aurait pas fallu me tromper : vous avez abusé de mon idée. Vous avez été trop habile à mes dépens, et vous risquiez de me compromettre… Si jamais j’ai des affaires, ce ne sera pas vous qui m’y servirez de témoin. » À ces mots, il s’élance sur son cheval et part à toute bride.


  1. Allusion au mot de ce certain censeur qui disait publiquement que César était le mari de toutes les femmes et la femme de tous les maris.