Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/900

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
136
MONROSE


somme assez forte. Deux porte-manteaux pleins de hardes étaient dans la voiture, avec une excellente épée et des pistolets sûrs.

« C’est sans doute au même endroit que l’autre fois, dit enfin le valet de chambre, quand on fut très-près de Paris. — Oui, mais j’aurais voulu prendre des chevaux de main… — Je l’ai pensé, et vous trouverez là-bas votre Anglais avec le palefrenier monté ; mais je crois qu’il sera prudent de garder la voiture. »

Le lieu fatal était à la première carrière, au delà du parc de Montrouge ; on y mit pied à terre à l’aube du jour : les chevaux venaient d’arriver. Lebrun envoya la voiture au village.

Cinq heures sonnaient à la montre de mon neveu, comme il vit à deux cents pas de lui quatre hommes à cheval : c’étaient sir Georges et Senneville suivis de leurs domestiques. Dès qu’il fut lui-même aperçu d’eux, ils piquèrent à lui, s’éloignant de leur suite. Après les politesses d’usage, Senneville, ayant grand soin de ne point donner à deviner qu’il connût mon neveu, prit la parole et lui dit : « Monsieur, puisque par malheur le combat par lequel vous vous rapprochez doit être à mort, pourrait-on vous proposer une manière de terminer que préférerait sir Georges, et qu’il m’a lui-même