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MONROSE


serait un mari !… dans notre maison ! Père éternel ! — Pas tant de commentaires, ma bonne sœur… Tenez (quelques louis passent à travers le grillage du guichet), courez… Non, attendez ; il serait presque plus court de ne pas troubler le repos de la mère supérieure, il suffirait de la faire venir au parloir… « Mais cette apostille n’était point entendue : la portière s’était déjà renfoncée dans l’intérieur ; il n’y avait plus à sa porte qu’une ronde tourière, dans un négligé délabré, sous lequel deux volumineux monts, réprimés sous cinq doigts, bondissaient par l’effet de la peur et de la curiosité…

« Mon Dieu, monsieur, disait à Lebrun cette Io pudibonde, il faut espérer que vos intentions sont droites, et que ce n’est pas pour faire du mal que vous vous présentez ici… — Rassurez-vous, ma sœur ; il ne s’agit de rien dont la révérende mère supérieure elle-même ne doive être fort satisfaite… » Après un long colloque et bien du temps perdu dont les bouillants visiteurs comptaient à regret chaque seconde, Monrose fut enfin introduit dans un parloir où parurent, le moment d’après, la supérieure, une autre nonne et pour le coup, après une si longue séparation, l’angélique Charlotte. Malgré toute la force de l’imagination, l’enthou-