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MONROSE


ami… — Vous feindrez de ne me point connaître. — À quoi bon ? — Ce sera m’obliger… — Mais quelle horreur ! Monrose est l’adversaire de sir Georges, et Senneville sera témoin !… » Pendant ces derniers mots il se retirait à grands pas…

Cependant, je ne sais quelle lueur de consolation succédait à mon affreux désespoir, sans comprendre comment Senneville pourrait venir à bout de parer un malheur qui me semblait inévitable. Je me flattais que, n’importe comment, il résulterait quelque bien de l’étonnante apparition du jeune homme au milieu de ces fiers ennemis…

Déjà, sous prétexte de reconduire Senneville, Monrose m’a quittée et s’est renfermé chez lui… Je monte… je frappe… j’insiste… Je ne suis point reçue. Lebrun me conjure de me retirer. Son maître n’ouvrira point… il le connaît. Mon état porte à ce cœur sensible de trop cruelles atteintes… Lebrun, dévorant ses larmes ou plutôt sa fureur, porte devant mes pas un flambeau secoué dans sa frémissante main… Dieu sait quelles combinaisons se forme dans le brûlant cerveau de ce serviteur si généreux, si attaché à son précieux maître !…

De retour à mon appartement, je crois entrer