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MONROSE


cette nuit ? — Avec mistress Sara, milord : mon maître m’avait prié de figurer pour lui près d’elle ; mais puisque j’ai vu cette femme à vos côtés, j’étais trompé. — Croyez-vous que la personne avec qui vous vous trouviez ait eu la moindre connaissance de l’indignité dont elle était la victime ? — Je mettrais ma main au feu que cette personne ne s’est douté de rien. Un assoupissement extraordinaire prouverait plutôt qu’on l’avait inanimée au moyen de quelque drogue. — Pouvez-vous, de bonne foi, jurer ce que vous venez de me dire ? — Je le jure, milord. » Je m’étais rassuré par degrés : j’avais prononcé mon serment avec force ; milord parut satisfait. « Eh bien, dit-il, tenant une bourse suspendue entre ses doigts, voici le prix des services que vous pouvez avoir rendus au chevalier Monrose, et de quoi vous dédommager de la place que je vous fais perdre : mais je mets mon bienfait à une condition… — Ordonnez, milord. — L’homme que vous voyez va vous conduire en quelque port : vous vous y embarquerez. Choisissez entre ce parti et un châtiment… que vous ne pouvez nier d’avoir mérité, car l’acte d’obéissance que je vous reproche n’était nullement du nombre des devoirs d’un honnête domestique. » M’embarquer ! c’était me prier de