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MONROSE


qu’autrefois, loin de montrer de la jalousie, semblait au contraire jouir de notre bonheur ; elle donnait son attention aux moindres détails, nous caressait des mots les plus charmants, avait l’œil et la main partout, s’occupait en même temps un peu d’elle-même, et paraissait heureuse autant que nous.

« Comme en dépit d’une nuit assez laborieuse, mon début avec la savoureuse Adélaïde avait été bref à proportion de sa vivacité, je crus devoir donner à cette connaisseuse une meilleure opinion de mes moyens : Sylvina me paraissait femme à tout pardonner. Après quelques minutes de repos (qui ne l’avait été que pour moi, car ces dames s’étaient amusées à me donner une scène de tendresse mutuelle, d’un genre dont je n’avais aucune idée alors), je risquai de reprendre mademoiselle Adélaïde, et lui prouvai, plus agréablement encore pour elle-même, que faire vite, en pareil cas, ne signifie pas toujours, comme certaines gens le supposent, le défaut de moyens de faire autrement.

« Un déjeuner canonial, dont j’avais grand besoin, suivit ces ébats ; après quoi, l’on me laissa libre. Ces dames avaient exigé de moi deux choses : l’une, que je serais discret, surtout à

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