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MONROSE


moitié de l’exécrable intrigue. Sidney ne se trouva pas aussi féroce qu’une âme noire avait pu et dû le supposer.

Donnons encore quelques minutes d’audience à Monrose, qui va poursuivre son intéressante narration.

« Julien, reprit-il, m’apprend encore comment Sara (bien étonnée qu’après la brusque ouverture des rideaux, ce fût lui qu’on avait vu) s’était jetée de côté, craignant un premier mouvement de milord, mais si maladroitement qu’elle avait perdu l’équilibre ; comment lui, Julien, s’élançant aussitôt hors du lit, avait reçu un coup de poing à l’anglaise dont il avait failli perdre la respiration… J’aurais probablement su de même sous quel prétexte, quelques instants après, la forcenée Sara le poursuivait et voulait le tuer… Mais dans ce moment entra chez moi Patrick, le flegmatique autant que loyal Patrick, dont pour la première fois je détestais l’apparition, toujours si agréable pour moi dans des conjonctures plus heureuses. Ce factotum venait, avec son ordinaire sévérité, m’avertir de m’apprêter pour partir dans une heure, son maître ayant à me charger d’une importante commission qui ne pouvait souffrir le moindre retard. Où s’agissait-il d’aller ? La