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MONROSE


mettant savamment en garde, l’intrépide championne me fait voir à qui parler.

« Madame de Folaise n’avait pas tout à fait tort. Le corps d’Adélaïde était un vrai chef-d’œuvre. Ce brun embonpoint, par son élastique fermeté, me prouvait pour le coup qu’il manquait du moins cette perfection à la blanche mais demi-flasque baronne. Mon destin, dans cette aventure, était de marcher de surprise en sur prise. J’eus celle de trouver, sous une épaisse décoration qui n’était pas nouvelle à mes yeux, vu la culbute de la veille, un si charmant et si rare obstacle à la fougue de mes désirs, que je commençai tout de bon à me sentir très-reconnaissant envers Sylvina pour le cadeau qu’elle me faisait, et dont, en effet, j’avais été bien loin de deviner tout le prix. Quelle sublime jouteuse que cette Adélaïde ! quelle vivacité ! quelle chaleur ! quel rage de plaisir !… — Et madame de Folaise, interrompis-je, comment prenait-elle la chose ? car, entre nous, la chère dame est connue pour être un peu jalouse. Je gage que, malgré son invitation, elle eût trouvé très-bon que vous n’eussiez point eu la trop obéissante Adélaïde ! — Vous êtes dans l’erreur, ma chère comtesse : Sylvina, ou corrigée avec le temps, ou peut-être moins délicate