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MONROSE


Monrose de Londres qui m’avait fait sa confession, et qui nous en donnait dans cette circonstance un supplément. Serais-je trop indulgente ! et le lecteur le sera-t-il trop peu pour adopter cette justification ? Mon neveu poursuivit :

« L’enfance, qui dort si naturellement, ne peut, à plus forte raison, veiller après les douces fatigues de l’amour. Quelque bruit qui se faisait dans la chambre de mistress, troubla mon léger sommeil ; mais soudain je m’objectai qu’on ne se réunissait pas ainsi pour être absolument inactifs ; je me rassurai donc bien vite, quoiqu’il ne fût pas facile d’expliquer pourquoi ce surcroît d’agitation dans une alcôve où le début des comptes avait été tout à fait paisible. Je crus entendre aussi bouger une porte ; mais comme je fis tocquer entre les draps ma montre, et qu’elle m’apprit que nous n’étions en bonne fortune qu’à peine depuis deux heures, je me tranquillisai ; l’adorable Charlotte ronflait à petit bruit ; je respectais son heureux sommeil… Enfin, elle venait de s’éveiller ; ses jolis bras s’étendaient vers moi ; je recommençais à l’enlacer des miens… Mais voici le véritable instant d’éprouver de mortelles alarmes.

« On entre sans ménagement dans la chambre

  
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