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MONROSE


cère que vous devez avoir vous-même de jouir désormais avec moi d’une existence plus douce !… »

« Il me quitta brusquement pour m’épargner un de ces instants où jamais l’âme des femmes sensibles ne s’exalte qu’aux dépens de leurs trop faibles organes. Ma femme de chambre, qu’il fit entrer à l’instant, eut quelque peine à prévenir un évanouissement dont j’étais menacée. Miss Charlotte était arrivée depuis une heures. Sidney (on ne savait encore pour quelle raison) s’était privé du plaisir de l’embrasser ; sans se montrer, il s’était contenté de la voir devenue grande et belle comme un ange. Elle m’était confiée ; nous allions voyager ensemble. La voiture attendait ; nous partons sous l’escorte de l’intrépide et fidèle Patrick.

« Enfin je te revois, ma tendre amie. Pendant un moment que je t’ai laissée seule, j’ai entretenu l’homme d’affaires dont mon époux m’avait parlé. J’ai parcouru à la hâte mes instructions : elles regardent presqu’en entier miss Charlotte ; il est question de la marier, à la suite de différentes démarches, avec un Anglais qui doit être maintenant malade à Paris, et qui se nomme sir Georges Brown. »


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