vous faire compliment de votre victoire, tout en
me réjouissant de la mienne… Comte, voulez-vous
votre revanche ? — Volontiers, madame la
marquise. Ce sera mon tour, si vous le trouvez
bon. — Vous perdrez ; c’est comme si j’avais
déjà vos douze louis dans ma poche : voulez-vous
un fou ? — Grand merci ; celui qui m’a fait
perdre est parti… — Et ne reparaîtra plus sur
l’échiquier, interrompis-je ; je vais donner sévèrement
mes ordres pour cela. Milord Kinston
aurait bien dû ne pas nous détacher cet humoriste ! »
Monrose ne mit pas un mot du sien à
ma remarque. Plus d’une heure se passa ; je le
vis fort occupé de la partie de la marquise et
des entretiens du salon, où il y avait d’autres
tables ; enfin il sortit.
Vers onze heures du soir, il reparut légèrement blessé ; mais il avait donné deux grands coups d’épée au sévère et peu civil sir Georges.
Il y avait un grand souper chez moi. Les d’Aiglemont s’y étaient rendus fort tard. Je n’avais pas eu occasion de leur parler d’un débat de peu de conséquence, selon moi, si bien l’hypocrisie de mon cher neveu m’avait rassurée. La plus tendre des femmes, Flore, put donc ignorer, ainsi que toute ma société, un événement dont Monrose avait instamment prié que