Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/76

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
57
MONROSE


marbre n’aurait pu, sans s’échauffer, recevoir d’aussi brûlantes caresses. « Pardonne, disait-elle, mais, ensorcelée de toi, je m’efforcerais en vain de paraître moins folle. Viens, bel ange (en rougissant : il faut bien vous répéter ses mots), viens donner une nuit de parfait bonheur à celle que poignarderait ton refus… » « — Je vous connais, interrompis-je, madame de Folaise ne sera point poignardée ! » Il sourit et continua :

« Au bruit de la sonnette, paraît un grand pendard de laquais. — Ah ! parlez avec plus de révérence de mons Milon, qui passe pour être aussi beaucoup de la famille : allez. « Qu’on prépare, lui dit sa maîtresse, un lit à mon cousin, dans le petit appartement… Je veux un demi-bain… Qu’on soit diligent… Lise, pour me déshabiller… Les gens de mon cousin, pour prendre ses ordres… » À l’air avec lequel je vis le laquais se retirer, à celui de la matoise femme de chambre, quand elle entra, je compris que ma chance n’était point, pour ces gens-là, quelque chose de neuf, et que plus d’un cousin à ma manière avait sans doute habité le petit appartement pour la même aventure qui m’était destinée. Je reconnus pleinement la vérité de cette conjecture, lorsque, dans mon nouveau domicile, je trouvai tout le nécessaire de nuit pré-