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MONROSE


appas, admis à la jouissance de deux cent mille écus, dont il est probable qu’un jour il aura la propriété tout entière. On doit à Sylvina la justice de convenir qu’elle avait mis à cette négociation toute la chaleur et l’adresse imaginables. Saint-Amand n’a jamais voulu ni avouer qu’elle eût exigé un pot-de-vin… non pas en argent, — fi donc ! la baronne avait l’âme trop élevée ! — mais en bonnes fortunes peut-être… là, dans ce petit appartement des coussins qu’on sait. Moins discrète, madame de Folaise me dit un jour confidentiellement qu’elle craignait bien que ce mariage ne la mît quelque jour en froid avec son amie, attendu qu’il était difficile d’avoir goûté du nouvel époux sans mourir d’envie de le lui dérober parfois… Elle en avait donc goûté, l’avide matrone ? Grand bien lui fasse !

Le directeur-général Moisimont, enfin à peu près rétabli, put prendre part aux jouissances qu’occasionnaient les deux mariages. Il reparut alors sur la scène, montrant partout une maigreur, une pâleur, une faiblesse qui criaient encore vengeance contre les mânes de l’efflanquée Flakbach. — Contre ses mânes, dites-vous ? — Hélas ! oui, lecteur ; cette illustre, mille fois poignardée sur les planches, un million de fois perforée du kandjiar du dieu des jardins, cette