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MONROSE


affectait de ne pas connaître, de peur d’éclater avec eux. N’importe, nous nous tirâmes bravement d’affaire, et laissâmes, le soir, mes protégés parfaitement contents de leur journée.

Dès le lendemain, Caffardot me gratifia d’un gros cahier qui devait être l’histoire de son procès et l’instruction pour le conseil ; mais, pour qu’on pût comprendre quelque chose à ce galimatias, je le fis réduire en vingt lignes par un homme du métier. Ensuite je prescrivis une marche, et mis les intéressés en avant, me réservant de n’agir qu’au moment convenable. En attendant, je lâchai quelques billets. Bref, on était disposé favorablement quand je me montrai ; le procès fut gagné sans qu’il y eût une voix d’égarée.

Pour lors rien n’aurait empêché les fortunés plaideurs de repartir tout de suite pour la province, mais ils avaient à jouir du plaisir de voir la cousine Adélaïde céder enfin, telle qu’elle était, aux soins constants de M. de Blandin, et devenir à son tour madame la présidente. L’inconcevable Adélaïde mettait à faire fortune autant de mauvaise grâce, elle déplorait autant le sacrifice de sa chère liberté, que l’aurait pu faire une vierge brûlante forcée par des parents tyranniques à prononcer des vœux dans un