Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/725

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
210
MONROSE


culotte. Caffardot savait très-bien que c’était avec Thérèse qu’il avait couché, et que ce qu’il avait alors attrapé, venait d’elle. Il savait encore qu’à travers tout le mic-mac, sa future avait couché avec quelqu’un aussi, puisque sept mois et quatorze jours après le sacrement, elle avait fait ses petits.

Ses petits ! bon Dieu ! quelle expression ! Un moment, ami lecteur ; il est bon de vous dire que, dès cette première couche, après le mariage, madame Caffardot était accouchée de deux enfants à la fois, et que depuis elle avait eu trois fois de suite le même privilége. Quelle fécondité ! De mauvais plaisants ne manquaient jamais, vers la fin de ses grossesses, de passer à sa porte et de s’informer, avec l’air d’un grand intérêt, si madame avait fait ses petits ! C’est en songeant à cette espièglerie que j’ai laissé courir ma plume, qui a tracé un mot peut-être impropre, mais que ce n’est pourtant pas la peine de raturer.

M. de la Caffardière, dis-je, apprenait alors qu’il y avait alliance entre d’Aiglemont et lui par sa femme. Mais cela était si vieux, on lui faisait tant d’amitié, d’Aiglemont parlait de cette aventure avec tant de candeur, qu’enfin les époux, graduellement rassurés, finirent par