« Qu’on a de plaisir à revoir ainsi ses vrais
amis, disait-il d’un ton de comédie. J’ai bien
une apparence de quelques petits torts avec
vous, mes fidèles, mais… j’étais un peu jeune
là-bas, quand nous fîmes connaissance, et puis
la malheureuse infirmité que j’avais alors… cette
habitude de courir la nuit en dormant, quand
on avait oublié de m’enfermer… Oui, j’aurai
toute la vie sur le cœur la catastrophe que mes
délits nocturnes, quoique bien innocents, attirèrent
sur vous, mon brave Caffardot. (Les
époux tressaillirent.) Mais j’espère que vous ne
m’en voulez plus, mon cher ? Ah ! si l’on avait
eu le temps de m’expliquer tout ce que j’avais
pu faire, je me serais bien gardé de me mêler
de ce maudit quiproquo lorsque je ne dormais
plus, ou j’aurais, en vérité, demandé la préférence
au cher président pour ces malheureux
coups de bâton que seul j’avais mérités. Mais
n’est-ce pas, mon cher Caffardot, que vous
n’avez plus de rancune ? ou plutôt que vous
avez l’esprit trop bien fait pour en avoir eu jamais !
Vous aurez judicieusement senti qu’un
fou de somnambule ne peut être coupable de
rien envers un loyal gentilhomme tel que vous.
Je vous admirais vraiment ! On ne se tire pas
d’une mauvaise aventure avec tout ce que vous
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MONROSE