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MONROSE


dez-vous de croire, lecteur, que ces réussites n’aient point toujours été justes.

L’odieux président, duquel je m’informai beaucoup, s’était fait lettré philosophe ; car il faut bien être encore jusqu’au bout quelque chose dans le monde, quand on a eu la fureur d’être sur les tréteaux, au lieu de se ranger prudemment dans la foule des spectateurs. Le vieux fou s’était mis à la tête d’une vingtaine d’autres, auxquels il avait persuadé, sans beaucoup de peine, qu’ils étaient des gens d’esprit. Ces aspirants aux honneurs du Parnasse s’exerçaient clandestinement dans la carrière de la littérature, des arts et des talents, afin de percer l’œuf un jour, et d’éclore tout d’un coup sous la forme d’une académie. En attendant, il faisait le charme de la contrée par un déluge d’énigmes, de charades et de logogriphes.

Lambert, ce cher homme dont je conservais, ainsi que de la jolie Dupré, devenue son épouse, un bien agréable souvenir, Lambert faisait, dans le pays des Caffardière, un bien infini. On lui devait plusieurs établissements utiles, des embellissements et l’éducation pittoresque de plusieurs jeunes gens réunis sous sa direction, qui faisaient de grands progrès dans le dessin, la sculpture et les autres arts, Lambert n’étant