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MONROSE


ne me vend pas chat en poche, car nous nous sommes déjà vus de près, ne ressemble point à ce vilain petit baron, jaloux de son ombre. Il aime, au contraire, lui, qu’on courtise sa maîtresse ; il a du plaisir à la voir dans les bras de ses amis, et cela met bien à son aise une femme qui pourrait être sujette à l’infidélité !… Quel plaisir, par exemple, n’aurait-il pas dans ce moment à nous voir ! » Il n’y manqua pas : à travers une scène que la tendre Faussin regrettait de voir perdue pour un amateur de semblable spectacle, le comte-clerc parut. Après un terme que semblait exiger la bienséance, il venait, plein d’espoir, demander l’ultimatum de la jolie veuve. Il fut enchanté de la trouver ainsi dans des dispositions qui paraissaient si favorables à ses projets ; le trop délicat Monrose montrait quelque embarras ; il se hâta de le rassurer, et justifia l’opinion qu’un récent éloge venait de donner de sa tolérance en pareil cas ; il alla même beaucoup plus loin : peu s’en fallut que l’excès de sa bienveillance ne le brouillât à mort avec le chevalier, qui se souvenait de Kinston et de Nicette, et n’entendait nullement raison sur tout ce qui pouvait viser à leur but. Mais, tandis que mon farouche neveu jetait feu et flamme, le bizarre Allemand, que rien ne

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