Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/710

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
195
MONROSE


trouvait, il se souvint tout à coup de madame Faussin, et le charme de cette petite bourgeoise le ravivant, il courut la chercher.

Quel changement ! quelle surprise ! Depuis trois jours monsieur Faussin était enterré. Certaine matinée on avait trouvé ce favori de dame Discorde précipité hors de son lit, la tête reployée et mort. Une vieille servante, jadis sa concubine, et qui le couchait toujours, prétendait que la veille, dans le noir chagrin que donnait au procureur la mauvaise tournure d’une affaire qui lui tenait fort au cœur, il s’était donné mille fois au diable, en blasphémant à faire tonner : le diable, à coup sûr, était venu la nuit lui tordre le cou ! Des gens moins superstitieux trouvaient plus naturel que monsieur Faussin, qui avait eu déjà deux attaques d’apoplexie, eût été surpris par une troisième et n’eût pas eu la force d’appeler du secours. Quoi qu’il en fût, madame Faussin était veuve ; mais si c’est un grand revers que de perdre sa moitié, du moins entrait-elle en possession d’un héritage considérable, et d’avance elle avait calculé le prix de ce dédommagement. En même temps, comme un événement heureux ou malheureux arrive rarement seul, la procureuse s’était trouvée délivrée aussi de son diploma-