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MONROSE


jour à sa toilette, avait dénoncé comme équivoque la bague rapportée de la part de M. le chevalier, observation qui avait frappé madame Popinel, et qui s’était trouvée juste lorsque, le lendemain, on avait éprouvé la bague chez un joaillier voisin. De là tout le pot-pourri, de là mille petits actes de vengeance, bien fondés, à ce qu’il semble, et de la part de la douairière, qui se croyait mystifiée, et de celle de Sylvina, qui avait sur le cœur que Monrose eût assez mal payé les chevaux ; enfin de la part d’Adélaïde, également piquée, encline à croire le mal et à soutenir l’abbé, quoiqu’elle n’eût ni estime ni amitié pour lui, sentiments dont lui-même avouait, comme on sait, que cette créature était incapable.

Pas plus tard que le lendemain, Saint-Lubin, dont l’inspecteur de police avait retenu le nom, fut averti, par un billet de la part de l’orfèvre, qu’enfin on l’avait déterré, et qu’on le priait de venir toucher, pour M. le duc son ami, les 10,000 livres en or demandés pour paiement du solitaire. L’appât de la somme étourdit l’escroc sur le danger de tomber peut-être dans un piége. Malgré la défiance qui l’avait jusqu’alors empêché de réclamer l’argent, faute d’un mot d’écrit qu’il eût fallu se procurer avant le départ