portes du désespoir, avant d’user de certaines
ressources qui lui semblaient le dégrader… »
M. l’abbé s’embarrassait en parlant ; il était
clair pourtant que cet émissaire aimait et respectait
également M. le duc. « Il faut du moins
que je le prévienne, ajouta-t-il. Dans deux
heures je reviendrai ; mais de l’or, s’il vous
plaît ! — Je n’en ai pas à beaucoup près pour
la somme ; au reste, je donnerai tout ce que j’ai. »
Je ne sais, mesdames, comment toutes choses
ont pu tourner ; mais depuis cette conversation,
je n’ai entendu parler ni de M. le duc, ni de
M. l’abbé, et la bague fine m’est restée. Point
de noms ! point d’adresses ! Il n’y avait certainement
qu’un seigneur qui dût agir avec cet
excès de confiance pour un pareil bijou ; un
bourgeois qui l’aurait laissé entre mes mains,
m’aurait fait faire dix pages d’écriture. Cependant
moi qui suis honnête homme[1], et qui
trouvais à me défaire du solitaire avec quelque
profit, je désire me mettre en règle, et m’adresse
à la police. J’offre de consigner 10,000 livres,
afin que le brillant soit le mien, et que je puisse
en disposer. Mais quel étonnement, lorsqu’on
me signifie la défense de le vendre ! Il y a de
- ↑ Que pensez-vous, lecteur, des gens qui se recommandent ainsi sans nécessité ?