rendit malheureuse. Adélaïde, leur fille, n’a pas
eu deux écus. Tout aux uns et rien aux autres !
Ainsi va le monde ! Quoi qu’il en soit, ma chère
comtesse, vous avez le cœur bon, vous vous
intéresserez, j’en suis sûre, pour les Caffardière,
parents d’Adélaïde, mon amie ; oui, vous
les servirez à cause de moi. — La main à la conscience,
ma chère tante, méritez-vous bien que
j’aie cet égard ? (Elle rougit et se troubla.) Vous
savez que la franchise fut toujours l’une des
qualités par lesquelles je tâche de racheter ces
vices que vous me connaissez si bien, et dont
vous faites à qui veut l’énumération avec tant
de complaisance ! (Elle ne me croyait pas aussi
instruite.) — Moi, ma nièce !… (Osant à peine
lever les yeux.) — Oui, vous, ma tante. Cependant
croyez que je ne vous veux aucun mal
dans le cœur pour vos propos, dont voici bien
naturellement l’occasion de vous faire des reproches.
— En vérité, je ne comprends rien à
cette sortie, ma chère Félicia ! — Tout à l’heure
vous la comprendrez à merveille. Je gâte donc
Monrose ? Mes conseils et mes exemples lui sont
pernicieux ? — Je vois, mon cœur, qu’on vous a
considérablement exagéré… — Exagéré ! Fort
bien. Ainsi ce n’est pas pour vous, ma chère
baronne, mais pour ceux qui exagèrent, qu’il
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MONROSE