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MONROSE


samment à Paris, ayant fait, cette fois, mon séjour à la campagne beaucoup plus court que de coutume. D’Aiglemont songeait aussi, tout de bon, à joindre son régiment. Les Garancey ne demeuraient avec moi que pour m’obliger ; ils pouvaient également me cultiver dans la capitale. Saint-Amand mourait d’impatience de faire briller son chef-d’œuvre aux yeux des connaisseurs. À chaque éloge, son cœur ne devait-il pas lui répéter : « Et plus favorisé qu’Appelles, d’avance tu reçus le prix de ton talent ? »

Ce fut bien à regret que je fixai la résolution d’abandonner la campagne, si belle encore ; mais dussé-je revenir bientôt, il convenait d’éparpiller ma société : surtout je ne sais par quel pressentiment je me sentis pressé d’écarter le dissonnant sir Georges. Monrose, que je consultai sur l’impression que l’Anglais pouvait lui avoir faite, était bien éloigné d’être au pair avec lui. « Cet homme, me dit-il, est à plaindre sans doute : rien ne l’amuse que la gazette. Mais c’est tant pis pour lui. L’on sait au reste que ces messieurs sont sujets au spleen : si la charmante Floricourt ne vient point à bout de le guérir, c’est un incurable. »

Lecteurs, je vous ramène à Paris : voudriez-vous bien m’y écouter encore ?


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