Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/682

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
170
MONROSE


fissiez ces questions par jalousie ; j’y répondrai pourtant avec plaisir, ne fussent-elles dictées que par la curiosité. Notre aimable évêque avait Belmont : je leur devais la retraite d’un grossier richard qui m’était d’autant plus odieux qu’il avait glacé pour moi l’angélique Monrose. L’amitié de Belmont, l’amabilité du prélat, ma vive reconnaissance m’avaient également séduite, et sans y avoir pensé, je me trouvais de moitié de tous les avantages dont jouissait mon amie. Mais j’étais trop délicate pour abuser de sa générosité. Je songeais à m’isoler, quand tout à coup le hasard fit paraître chez nous sir Georges. Je peins ; j’ai le tact du beau ; la perfection physique de cet Anglais me frappa, mais plutôt d’admiration que de sympathie. Belmont fut ma confidente ; le prélat approuva ma fantaisie.

« Sir Georges est homme. Il arrivait à Paris avec la faim d’un étranger fort instruit des folies que font pour les Françaises nombre de ses graves compatriotes ; il était donc persuadé que toutes les femmes de notre sphère galante devaient être à peu près des houris. J’étais la première qu’il eût vue ; car dès le jour de son arrivée, il était venu chercher, à la campagne que nous habitions, notre prélat, pour lui re-