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MONROSE


il insiste, on croirait qu’elle va se fâcher. « Allons, l’abbé, disait madame de Folaise, en ce moment bien dupe, point de folie : laissez Adélaïde ; ne la contrariez pas. » Pourquoi donc en même temps s’éclipsent-ils tous deux ? Presque aussitôt on entend cette demoiselle, tout à l’heure si farouche, chanter avec une bien différente expression :

                                      (Monrose chante.)
Laisse-moi goûter le délire
Où me jette un si doux transport.
Souffre qu’un instant je respire :
Non… suspends… dieux ! qu’un homme est fort !

                                      (Plus tendrement.)
Je ne sais ce que je désire :
Je veux… et ne veux pas mourir.

                                      (Vif accent.)
Ah !… c’en est fait… je sens… j’expire.
Et de regret et de plaisir…

                                      (Plus lent et coupé.)
Et de regret… regret… et de plai…sir.


« Bravo ! chevalier, dis-je en l’applaudissant ; je ne vous connaissais pas à ce point la méthode et le goût dont vous venez de faire preuve.

« — Ma chère Félicia, continua le musicien d’un air modeste et glissant sur mon éloge, il est bon de vous dire qu’aussitôt tête à tête avec