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MONROSE


nos rivaux, de nos ennemis, pantins dégénérés, qui, sous prétexte que le Français est léger par nature, méconnaissez tous les devoirs de votre tâche héréditaire, toute règle de conduite, tout lien à la chose publique, tout principe soutenu, tout sentiment épuré et fidèle. J’appelle Français un être tour à tour sage et fou, qui, pourvu qu’il prenne la peine de penser une heure par jour, rentre à l’instant dans la carrière du devoir ; qui s’estime, qui se préfère à ses rivaux, et fait, au besoin, justifier cette préférence ; qui, souvent faible et parfois ridicule, ne descend pourtant jamais jusqu’à l’avilissement, tandis que tant de gens très-vils s’entourent d’apparences austères… raisonnent beaucoup, et sont pourtant tout au moins nuls, s’ils ne sont pas très-nuisibles… Je ne sais pourquoi je crains que la race des vrais Français ne soit bientôt épuisée. Leurs vertus du moins ont cessé. Attendons comment on tournera. Nous sommes, à bon compte, bien approvisionnés de penseurs, de frondeurs, d’égoïstes, d’esprits forts… et tout cela se nomme Anglomanes ou philosophes. Voyons quel bien il en résultera.


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