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MONROSE


lieues du soupçon que d’Aiglemont pût entendre son épouse… Il parut. J’en frémis… Mais il courut gaîment au lit, sans penser qu’il pouvait faire mourir de peur les bonnes gens qui l’occupaient. Tandis qu’avec transport il embrasse sa petite femme, d’un bras vigoureux il retient Monrose qui tente de s’échapper. « Reste, mon ami, lui dit-il avec bonté. Ah ! Flore ! que tu viens de me rendre heureux ! Tu m’estimes donc ? Je viens d’en acquérir une preuve qui ne peut m’être suspecte. Je voulais bien n’être point un mari gênant, mais je voulais également n’être ni méprisé, ni méprisable ; maintenant que ta façon de penser m’est connue… » Un doux transport, mais assez délicat pour ne pas même offenser Monrose, acheva cette tirade de sentiment… « Monrose, continua l’étonnant mari, je te déclare que tu n’as cessé de m’avoir pour rival. Aime Flore, j’y consens ; mais sache que je l’aime autant que toi, et que ce sera, entre nous deux, à qui la chérira davantage, à qui le lui prouvera le mieux, à qui surtout se fera le plus estimer d’elle… »

Français ! vous voilà définis… Français ! je veux dire ceux qui sont dignes de cette qualification glorieuse… Je ne parle pas de vous, systématiques raisonneurs, sots imitateurs de