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MONROSE


quelques-unes qui ne me plaisent point, non plus que ton admiration pour certains personnages que tu as connus là-bas, et que tu crois de futurs grands hommes. En général, je soupçonne, moi, tes confrères au petit aigle et autres ex-Américains, dont tu fais grand cas, de n’être pour la plupart que des docteurs dangereux, ou des perroquets mal appris ; je voudrais te voir moins engoué de cette clique… Écoute là-dessus mon mari. C’est le fou du meilleur sens qu’il y ait au monde. Il t’aime… — Il a bien de la bonté ! Ce n’est pas ici le lieu de me vanter de tout l’attachement, — ah ! pourtant bien sincère ! — que j’ai aussi pour lui… — C’est un Français, mon mari. Crois que, si nos rapports le blessaient, il n’aurait pas la bassesse de les souffrir… D’Aiglemont n’est pas non plus un philosophe, mais un pur chevalier qu’on verra, sans qu’il ait raisonné, sans qu’il se soit composé un système parmi les gens qui en affichent dans les livres, faire très-bien son métier quand il le faudra sérieusement, agir toujours aussi juste que s’il avait pris la peine d’y songer beaucoup, et rapporter tous ses principes, toutes ses actions, au plus grand bien de son pays… »

J’avais beau connaître à fond les ressources secrètes de ma singulière maison, j’étais à mille