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MONROSE


Dans sa jeunesse, la baronne avait donné dans les exercices de corps, et passait pour bonne bretteuse…

On sourit. Mon Dieu, mon cher lecteur, trêve à l’équivoque : nous sommes dans une situation sérieuse. Ce que vous imaginez, madame de Flakbach y donnait encore. Je voulais dire tout bonnement qu’elle avait jadis battu le fer, pour imiter les braves jeunes gens d’alors, comme aujourd’hui, la même fantaisie fait des jockeys de la plupart de nos mondaines.

La baronne sentit renaître sa vieille crânerie ; au moyen de son art tragique, elle fit passer son enthousiasme dans l’âme, d’ailleurs peu guerrière, du mystificateur Rosimont ; il résulta de leur conférence ce billet-ci : « Quoiqu’une femme de mon rang pût et dût peut-être n’employer pour se venger d’un outrage que la voie de la force publique, je daignerai me rendre demain au bois de Vincennes à l’heure indiquée ; la personne qu’on provoque aussi m’accompagnera : nous aurons nos épées. Pauvre petite folle ! je te plains. Ton audace m’arrache pourtant quelque estime, et te rend digne de périr sous mes coups. À demain. »

La partie ainsi engagée, l’héroïque Flakbach ne permit plus que Rosimont, dont le courage