Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/659

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
147
MONROSE

« Faquin ! c’est un jeune homme déguisé qui t’a rossé ce soir ; il sera demain le second de la personne qui daigne se compromettre avec ton odieuse camarade. Il t’offre la même revanche, à la même heure, au même lieu. Refuser les armes d’usage, quand il s’agit de réparer l’honneur, ce serait avouer que le bâton et le sifflet seuls sont de ta compétence. Réponse tout de suite. À demain, de midi à deux heures, au bois de Vincennes. » — « Mais n’y paraissez pas en docteur[1]. » Ces derniers mots étaient apostillés de la main de Mimi.

Ces extravagants billets, chacun avec sa suscription particulière, furent mis dans une commune enveloppe, et portés chez madame de Flakbach avant la fin du triste souper qu’elle faisait tête-à-tête avec le malheureux acteur. Le couple battu n’avait cessé de se creuser la tête pour tâcher de deviner où pouvait s’être formé l’orage qui venait de crever sur lui si publiquement. Orientés enfin, les histrions se sentirent transportés de fureur. Le vin donne du courage. Au fond d’une vieille bouteille de bordeaux, consultée sur le parti qu’il y avait à prendre, se trouva le conseil d’accepter le défi.

  1. On se souvient de le rotondité postiche du docteur ? Il en est fait mention au chapitre XXXIV de la première partie.