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MONROSE


Hélas ! à peine eus-je perdu mon alliée, que… je perdis aussi la tête, et je fus à mon tour… vaincue.

Cependant, madame d’Aiglemont, peut-être tant soit peu jalouse, avait fait grande diligence… Pour l’associer du moins, je mis au jour une idée… Le fripon de Monrose la saisit avec ardeur… Enfin, après de longues incertitudes, la charmante marquise consentit à prendre une posture qui mit, tout près des yeux de mon vainqueur, des traits bien différents de ceux d’un visage : singulier et volumineux turban qui me coiffait ainsi pour la première fois de ma vie. Une bouche perpendiculaire invitait alors les stipulants baisers de notre fortuné coucheur, tandis qu’un toupet tant soit peu rétif se chicanait avec celui de ma tête, et que mes mains, étendues vers le haut, agaçaient en folâtrant les fraises élastiques qui couronnaient deux monceaux de neige.

À la suite de ce délicieux trio, nos paupières s’engourdissaient. Je priai mon cher neveu d’achever en quatre mots le compte qu’il avait à me rendre. « Notre prélat, dit-il, s’est mis conjugalement au lit avec madame de Belmont ; Armande s’est retirée chez elle avec le grand-chanoine ; Floricourt est sortie par une des

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