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CHAPITRE XXIII

L’ÉCOUTEUR AUX PORTES


Il était à peu près deux heures, lorsque enfin mon nocturne ambassadeur s’introduisit chez moi par l’une des niches mystérieuses. « Approchez, mon cher. Eh bien ! quelles nouvelles ?… » Mais lui, sans répondre, se déshabille en un instant, et plus prompt que le vent, plus agile qu’un chat, il est au lit entre la marquise et moi… « Cela ne sera pas ! dis-je, un peu piquée de certaine liberté… — Chut ! ne troublons point le sommeil de la bonne amie… — Vous oubliez nos conventions, monsieur, et que, sans une permission positive… — J’éveille donc la marquise ! — Je dors comme une souche, repartit celle-ci d’un ton badin, et je serais fort fâchée qu’on m’éveillât ! » Celui qu’on connaît si bien n’était pas homme à se payer de nos mauvaises