Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/632

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
120
MONROSE


il avouait n’être plus bien, et qu’il savait sérieusement occupées ? Mais c’étaient des femmes ; et peut-être se faisait-il une fête de convaincre les inséparables que, bien traité de la jeune marquise et d’Aglaé, la disgrâce de sa réforme était glorieusement compensée. Les hommes, même les meilleurs, sont si fats ! Quant aux dames qui avaient opiné contre le désir de Sa Grandeur, c’est que naturellement elles n’avaient pu ni se montrer curieuses d’un surcroît de femmes, ni paraître s’exposer volontairement aux attaques de trois hommes de plus. La seule madame de Garancey, plus franche, plus aguerrie, et qui d’avance était bien avec Sa Grandeur, ne demandait au contraire pas mieux que de prendre à sa solde, s’il le fallait, deux nouveaux admirateurs. Mais c’est Saint-Amand qui m’enchantait par son désintéressement dans cette séduisante conjoncture. Lui seul de tous nos messieurs se montrait délicat envers nous : au sein du bonheur, il n’imaginait rien qui pût ajouter à ses jouissances.

« — Comtesse, me dit ce fou de d’Aiglemont, répondez donc bien vite à mon oncle, et pressez l’arrivée ; car vous savez que, sous dix jours, je dois m’exiler d’ici. Je serais au désespoir de n’avoir pas fait connaissance… — Piano, mar-