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MONROSE


dégoûts du déclin et l’embarras de la rupture. Bien éloignée de soupçonner qu’elle pût jamais se refroidir pour l’angélique Monrose, elle s’était ouvert au contraire une perspective enchanteresse, dans le projet de le pousser vers la fortune, au moyen de la faveur dont il était probable que la ferait bientôt jouir son nouvel état d’attachée à l’une de nos princesses royales. Monrose n’était pas moins affecté des brusques dispositions du marquis. Le couple affligé n’avait pas manqué de venir répandre ses peines dans mon sein. Je répondis à cet égard tout ce dont je pus m’aviser de raisonnable, et démontrai qu’à moins que d’Aiglemont n’eût quelque certitude d’être cocu de leur façon, un retour à Paris, où rien n’empêchait Monrose de se rendre, ne pouvait trancher le cours de leur liaison fortunée. Au surplus, je ne pris dans leurs affaires aucune part, et les priai de se tenir tranquilles, en se caressant d’autant, jusqu’à ce que j’eusse chambré l’époux et démêlé de quelle nature pouvaient être ses griefs.

Le lendemain, je fis prier d’Aiglemont de venir me tenir compagnie tandis que je prendrais mon bain : il eut cette complaisance, et nous eûmes ensemble l’entretien suivant : « — Est-il bien vrai, mon cher, que vous son-