simple : ne vit-on pas avec son frère, et quand on
en est là, comment supposer qu’on n’ait pas eu
d’autres hommes auparavant ! L’amour-propre
du marquis a réponse à tout… ou plutôt il ne s’informait
de rien, et je lui prête sans doute gratuitement
des réflexions sensées dont il était
bien incapable dans l’ivresse de la plus complète
illusion. C’est Aglaé qu’on a ; c’est elle
qui, rendant justice à tant d’amour, à tant de
talent de le bien exprimer, fait enfin les choses
de bonne grâce, et laisse dégénérer en délicieux
unisson un viol d’abord d’une discordance horrible.
Cependant, après une aussi complète possession, où deux fois l’égoïste a pleinement abusé de son ascendant, la marquise a bien sans doute le droit de rire ; elle se nomme et ne cache point que cet orageux quiproquo est un tour de ma façon, pour punir agréablement un fieffé libertin du double crime de négliger sa propre femme et de violer les droits de l’hospitalité, en attentant à mes plus précieuses richesses : « Mais laissez-moi courir après mon frère ! » dit gaîment la fausse Aglaé, laissant le désenchanté marquis réfléchir à l’aise sur le ridicule de son triomphe avorté.
Messieurs les maris, vous avez fait considé-