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MONROSE


compte de mon maître en propos peu mesurés, j’ai traité le quidam de haut en bas, et peu s’en est fallu que je n’aie fait sur l’heure, de l’autre querelle, la mienne propre. Mais à moi tant de liberté n’appartenait. « Vous paraissez fort ami de ce petit monsieur ! m’a dit le sieur Belmont d’un air massacrant. — Assez pour offrir ailleurs qu’ici cent coups de bâton à qui pense et parle de lui sans un respect que lui doivent surtout… les gens, quels qu’ils soient, qui se trouvent sous la férule de l’autorité. — C’est-à-dire, m’a-t-on répondu furieux, qu’il m’adresse un casseur de bras pour tâcher de faire diversion, et se tirer d’affaire au moyen d’un tiers qui paraît plus intrépide… — Point du tout : vous devez avoir très-bien entendu de quelle part je vous ai requis. M. le chevalier casse fort bien les bras lui-même, surtout aux bravaches. Au surplus, s’il en laissait à briser après lui, je me ferais un plaisir, monsieur, de justifier, à vos dépens, la bonne opinion que vous paraissez avoir de ma personne… » Pendant cet étrange colloque, mon homme s’habillait, servi par Chonchon, fort rudoyé, car il était en disgrâce à cause d’une absence dont, bien entendu, l’on n’avait pu lui arracher le secret, mais qu’on avait regardée comme l’é-

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