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MONROSE


même que certain cavalier qu’on assurait avoir été l’amant et, qui pis est, le commensal de madame de Belmont, comme oncle et surtout comme époux, M. de Belmont avait résolu de se faire, de l’aventure de sa parente, une affaire personnelle.

« En conséquence, j’avais rapporté à mon maître, avec beaucoup d’injures très-bien écrites de la part de la nièce, des menaces grossières de la part de l’oncle protecteur. Mais il les avait signées Francœur, parce qu’à tout hasard il avait eu la précaution de quitter son nom à la barrière, ayant de longue date à Paris plusieurs de ces vigilants amis qu’on nomme créanciers, et qui, lorsqu’après une absence ils ont le bonheur de retrouver l’ami pour qui leur bourse s’est ouverte, aiment mieux gêner un peu sa liberté que de risquer d’être privés derechef de sa chère présence. Ce diable de nom d’emprunt m’empêcha absolument de savoir d’abord à qui nous avions affaire ; une croix de Saint-Louis, fourvoyée sur la poitrine d’un estafier, lui donnait à nos yeux l’air d’un homme auquel on pouvait devoir des égards. »