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MONROSE


plaisance de votre part qui nous est à tous fort précieuse. » Il crut trouver dans ce que je venais de dire moins un compliment qu’un cartel… et voulut… mais je m’opposai tout de bon à ses galantes entreprises. « Parlons plutôt raison, lui dis-je, et jugez un procès qui reste en suspens entre Monrose et moi sur le compte de votre beauté parisienne. Est-ce du bien ou du mal qu’on doit penser de madame de Belmont ? — Du bien, ma chère nièce. On n’est pas plus aimable, ni d’un commerce plus intéressant, plus franc, plus sûr, au salon comme au boudoir. Il ne manque à cette femme que du temps, pour qu’on oublie totalement quelques malheureuses circonstances qui n’ont jamais compromis son cœur, mais que la méchanceté, la jalousie, la rage de médire ont exagérées indignement. Il manque à madame de Belmont de la fortune, pour que son âme expansive, généreuse, pût se développer dans toute sa perfection, il lui manque surtout une tranquillité d’esprit dont elle était enfin sur le point de jouir, quand, pour son supplice, le diable a ramené en Europe un odieux garnement qu’un jour elle eut le malheur d’épouser. Cet homme, sans aucun droit qui puisse fonder la moindre prétention, sans autre but que celui de nuire et de