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MONROSE

La marquise et le marquis de Garancey apportaient encore des richesses à la masse de nos talents réunis. L’époux faisait de charmantes chansons ; l’épouse jouait parfaitement la comédie, et composait avec facilité mieux que des proverbes pour l’amusement des sociétés dramatiques.

Ami lecteur, je vous gardais pour la bonne bouche une surprise agréable. Devinez qui pouvait être un très-aimable homme, de notre ancienne connaissance, qu’avaient raccroché les Garancey pour l’amener chez moi ? Mais je vous ai fait connaître tant de monde ! Vous ne devineriez jamais. Cet ami… c’était l’aimable prélat, si célèbre dans Mes Fredaines, le bienfaiteur de Sylvina, mon demi-dévirgineur, l’onde du cher d’Aiglemont, et présentement enfin l’ami clandestin d’une jolie madame de Belmont, de chez laquelle vous savez qu’il a débusqué mon neveu[1]. Cependant rassurez-vous. Je ne vous égarerai point à travers toute cette foule dont vous me voyez d’avance entourée, et que je croyais encore s’augmenter ; je ne vous laisserai pas non plus perdre un seul moment de vue notre héros, le coupable mais ex-

  1. Voyez la première partie de cet ouvrage, page 199.