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MONROSE


à tout propos. Ensuite, j’exigeai que, loin de se permettre désormais de ces boutades. Monrose n’osât même solliciter, mon intention étant qu’il dût absolument, soit à ma satisfaction, soit à mon caprice, les faveurs que je pourrais trouver bon d’accorder. L’ascendant de notre sexe sur quelqu’un d’ardent est infaillible ; il n’y a que les êtres froids que nous manquions, et qui, lorsqu’ils le veulent, usurpent sur nous un empire despotique. Au reste, j’avais un plan, et ma capitulation du moment en était la suite.

Jusqu’alors, j’avais fait mystère à mon neveu de deux fantaisies qui me refroidissaient beaucoup pour lui, quant aux détails de la galanterie ; tandis qu’en qualité de conseil, de juge, je lui arrachais l’aveu de ses faiblesses, ce n’était pas le cas de lui confesser les miennes. Mais je n’avais aucun intérêt à garder le secret aux dépens de notre amitié, dès que j’allais nécessairement lui faire connaître les objets de mon actuelle inclination ; ils me suivaient à ma terre ; je pouvais enfin lui dire tout.

Il apprit alors que depuis quelque temps je brûlais follement pour deux protégés, frère et sœur, enfants de différents lits, d’un des meilleurs amis de feu Sylvino ; je ne les avais jamais vus chez moi, précisément à cause de M. Mon-

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