Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/489

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
234
MONROSE

« Nous avons un projet qui tend à me soulager, c’est d’arranger enfin un peu solidement ce pauvre plénipotentiaire avec madame Faussin, qui ne sera pas ruineuse, et qui se décidera d’autant plus aisément, que la brillante plaque de la petite Excellence a, comme un verre ardent, causé chez la procureuse un grand incendie, non d’amour, mais de vanité.

« Vous pensez bien, chère comtesse, qu’à la suite de tant d’orages, et le cœur vide au travers de cette phalange de femmes qui se sont succédé, je suis bien éloigné d’être heureux ; mais je suis du moins en passe de le devenir, n’ayant plus sur les bras de vils ennemis, ni de mauvaises aventures. Une seule de mes anciennes connaissances, Salizy, me menace peut-être encore de quelques chagrins ; mais j’espère que le sort, qui m’a soutenu dans ceux-ci, m’accordera la même protection pour que je puisse également me tirer d’affaire par la suite… Au surplus, je fais serment de fuir à jamais tout aventurier, toute femme, trop facile, et de renoncer à cette fatigante autant que dangereuse multiplicité d’exploits galants dont j’avais ci-devant la sottise de m’enorgueillir. En un mot, ma chère comtesse, je veux me rendre tout à fait digne de votre honorable amitié, ne me