Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/488

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
233
MONROSE


accompagnés avec esprit, achevèrent de tourner la tête du grand-chanoine. Il se prosterna, dit à sa nouvelle amante les choses les plus folles, lui jura d’être son esclave pour la vie et l’artisan de sa fortune, si elle voulait bien lui donner la préférence pour cet objet. Ils sont maintenant ensemble, ma chère comtesse. Armande, délivrée de sa galère, rendue à son vrai naturel, décèle à chaque instant de nouvelles qualités qui la font paraître plus aimable : elle s’occupe du parfait rétablissement de sa santé ; avec le calme intérieur et de douces affections, dont elle fut privée longtemps, elle recouvre aussi des charmes.

« Le même jour où j’avais vu ces dames chez moi, M. Faussin fut payé ; toute la paperasse fut anéantie. Carvel ne survécut à Béatin que trois jours, répétant, à l’occasion de Saint-Lubin, la même scène d’accusation et d’injures que le docteur avait donnée.

« Depuis lors je vis tranquille, partageant assez également mes galants devoirs entre Mimi, Juliette et mademoiselle de la Bousinière, l’une des folies du comte étant d’aimer les parties carrées, ou plus nombreuses, et d’y juger volontiers, comme spectateur, du degré de plaisir que ses maîtresses sont susceptibles de prendre.