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MONROSE


infinité de crimes dont le moindre pouvait attirer d’ignominieux châtiments sur l’exécrable vieillard ; le projet d’Armande s’était exécuté la veille en présence de madame Faussin et d’un honnête curé, son parent, témoins qui en avaient imposé si bien au scélérat la Bousinière, qu’il n’avait osé faire aucun effort pour retenir sa fille. Elle avait passé la nuit dans la maison de M. Faussin. Celui-ci, mis au fait de toutes les circonstances secrètes par Armande, et ne pouvant plus faire semblant de douter que le billet ne fût un faux fabriqué par la main exercée du perfide Saint-Lubin ; M. Faussin, dis-je, avait assuré que, dès qu’on lui aurait payé ses frais, il mettrait, par la destruction du billet et de toute l’ébauche de la procédure, les intéressés respectifs hors de cour. Il ne s’agissait que de quatre louis : à la vérité, M. Faussin n’avait pas encore fait dans toute cette affaire de la besogne pour un écu ; n’importe, je promis à sa femme de passer chez lui le même jour pour le payer et faire détruire sous mes yeux jusqu’au moindre vestige de cette contestation : tout y était imposture, jusqu’à la grossesse d’Armande. Celle-ci, bien éloignée d’être dans cette fâcheuse situation, usait secrètement depuis six mois d’un breuvage, en guise de thé,