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MONROSE


Caton et soutenir ce rôle ? Il y a nécessairement sous cette singulière apparence quelque gaillarde réalité qu’il ferait bon connaître et dont il serait divertissant de pouvoir bien railler l’hypocrite, si toutefois il ne s’agit pas de quelques travers desquels il n’y aurait pas moyen de plaisanter. » J’avais frappé sans fruit à toutes les portes ; Monrose était adoré de ses gens ; ils ne parlaient de lui que pour chanter ses louanges… Mes femmes ? malgré le respect qu’elles lui portaient et l’admiration qui régnait dans leurs propos, je les voyais toutes deux fières de son amabilité et même un peu jalouses. Cependant elles ne me fournissaient aucun autre indice du grand bien dont infailliblement il s’était mis avec l’une et l’autre, car elles étaient parfaitement jolies, et c’était à qui des deux serait le plus occupée pour lui ; je riais de voir bien souvent mon propre service en souffrir ; mais, de leur part et de la sienne, pas l’ombre d’une indiscrétion !

Je résolus donc enfin de ne me rapporter qu’à moi seule du soin de pénétrer les secrets de Monrose, s’il en avait. À cet effet, un certain jour je fis défendre ma porte, sous quelque prétexte qu’on voulût me voir. Puis, retenant après dîner mon cher pensionnaire seul et clos avec