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MONROSE


être absolument sans conséquence. Elle me laissait mon capital en partant, et ne destinait, comme de raison, au sous-fermier, que des épargnes pour subvenir aux frais de voyage.

« Le congé dont j’allais jouir me donna de la marge pour aller voir à une campagne nouvellement louée, et peu distante, mesdames de Belmont et de Floricourt, qui m’y avaient invité. Leur projet était de vivre hors de Paris jusqu’à l’hiver. Cet arrangement ne convenait pas moins au monseigneur de l’une qu’au banquier de l’autre. Il y avait encore un motif. Madame de Belmont était avertie du retour de son vilain mari, mandé par le ministre pour rendre compte d’une conduite suspecte, et se laver de différentes accusations. Quoique les deux époux n’aient absolument plus rien à démêler ensemble, il était à propos cependant qu’une communication fût moins facile, et que les occasions de se rencontrer fussent peu fréquentes. En un mot, il s’agissait qu’il ne pût résulter pour l’aimable Belmont aucune espèce de disgrâce de ce rapprochement du plus turbulent comme du plus détestable des mortels.

« J’avoue, ma chère comtesse, que d’abord je ne passai pas agréablement mon temps, quoique dans une habitation délicieuse, et revoyant