Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/466

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
211
MONROSE


bien qu’elle se souviendrait longtemps de cette rude aventure, mais elle avait l’esprit si bien fait, qu’un second hommage raccommoda tout… Quand il fallut n’être plus que frère et sœur aux yeux des gens qui venaient mettre le couvert, nous étions les meilleurs amis du monde. »

Écoutez-moi, cher lecteur : j’espère qu’à des traits aussi naturels vous reconnaissez que ceci n’est point un roman ? Ceux qui en écrivent, et qui savent bien quelle espèce de gens perdent leur temps à les lire, auraient pu filer un volume avec la matière que renferment les deux derniers chapitres. Pour rapprocher, selon les règles de l’art, un agréable tel que Monrose d’une procureuse de la rue du Pet-au-Diable ; pour lever tous les scrupules, décrire l’attaque, la résistance, les mines, les contre-mines, l’assaut, la capitulation sur la brèche, un romancier aurait pu en conscience barbouiller une demi-rame de papier, mais l’historienne, fidèle à la vérité, ne peut se dispenser de conter une aventure tout bonnement comme elle est arrivée. Ce n’est pas ma faute si mon sorcier de neveu a la main assez heureuse pour trouver coup sur coup de ces femmes qui ont si tôt fait de jeter leur bonnet par-dessus les moulins. Au reste, le monde, un peu partout, et princi-