traire, de cacher à mon précieux ami une grande
partie de l’influence qu’il me semblait possible
de conserver dans ses futures destinées.
Pendant un hiver entier, je le laissai parfaitement libre. Galant sans prétentions avec moi (qu’il avait enfin appris à bien connaître), il n’était plus qu’un charmant voisin toujours à mes ordres, mais de qui, dix fois contre une, l’état de mon courant me faisait refuser les essentiels autant que doux services.
Je voyais d’ailleurs avec beaucoup de contentement que les exercices du corps, comme la danse, la paume, l’équitation, et ceux de l’esprit, comme la lecture des bons livres, le dessin, la musique, occupaient ses matinées ; qu’exact à toutes les bienséances de la société, il ne négligeait aucune des personnes que des vues d’agrément ou d’utilité lui prescrivaient de cultiver ; qu’il recherchait l’entretien des gens sensés, instruits ; qu’il comblait les femmes d’égards, et ses amis particuliers, de ces attentions délicates qui caractérisent encore mieux un cœur fécond en bons sentiments, qu’elles ne prouvent une éducation distinguée et l’heureuse habitude des actions honnêtes. Monrose avait de plus le goût des bons spectacles, des concerts choisis, des assemblées décentes, mais une égale aversion