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MONROSE


rude commère ; je ne viens pas ici pour endurer des pasquinades ; il s’agit de savoir si vous épouserez l’honnête demoiselle que vous avez indignement subornée, ou si vous payerez, à l’échéance et sans éclat, la somme stipulée dans votre dédit !

« Nous nous regardions, Lebrun et moi, pétrifiés et doutant si nous ne rêvions point une aussi singulière aventure… « De grâce, madame, dis-je à l’intrigante, répétez-moi vos questions, auxquelles je suis sans doute excusable de n’avoir pas compris une parole. — Je vais faire mieux, monsieur ; je me suis prémunie d’une copie de votre écrit, dont l’original est déjà déposé chez M. Faussin, procureur au Châtelet, rue du Pet-au-Diable. Et puis, ce que vous savez a manqué à mademoiselle de la Bousinière : je vous déclare qu’elle est grosse de vos œuvres ! » Je fis remettre à Lebrun un papier que produisait madame Prudent ; il y lut ; « Je jure sur mon honneur d’épouser mademoiselle Armande-Félicité-Victorine Bousin, demoiselle de la Bousinière, et dans le cas où dans l’espace de trois mois je n’aurais pas réalisé ma promesse, je m’engage à compter entre les mains de ladite demoiselle une somme de dix mille écus en espèces ou papier valable.