Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/431

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
176
MONROSE


logis, je l’examine : au fond de la boîte est gravé le nom de Béatin ! »

« J’allais, ma chère comtesse, mettre au jour quelques réflexions sur cette odieuse aventure, mais Lebrun ne me le permit pas. « Encore un moment, dit-il, j’aurai bientôt fini. »

« Je ne pouvais plus douter, ni de la rage de Carvel, ni celle de l’infâme prêtre son ami. Je vais au Marais, y rôder seulement au hasard, car je n’ai plus le droit, ou plutôt je n’ai pas la cruauté d’entrer chez mon impertinente catin de regrattière. Mais le hasard me sert encore, tant il est vrai que le crime ne peut, comme il ne doit jamais prospérer.

« Je vois sortir de l’allée un jeune chirurgien du quartier, que j’avais vu quelquefois venir acheter du tabac au bureau. Je me persuade que cet homme sort de chez Béatin, et je l’accoste. À l’air étonné, au froid dédaigneux et sévère dont on répond à mon abord amical, je suis sûr à l’instant d’avoir deviné juste, et qu’on est prévenu contre moi. « — Quoi donc ! M. Bistouret, lui dis-je, et vous aussi, vous me boudez ! — Je ne crois pas, monsieur, me réplique-t-il sèchement, que vous soyez dans le cas de me juger aujourd’hui par comparaison… Nous n’avons jamais été ensemble sur le pied de la